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Lectures

21 mai 2012

Le Brésil, terre d'avenir, de Stefan Zweig

Titre: Le Brésil, terre d'avenirindex

Auteur: Stefan Zweig

Année: 1981

Edition: Le livre de Poche

Nombre de pages: 280

Quatrième de couverture:

En 1940, fuyant le désastre de l'Europe, Stefan Zweig s'installe au Brésil, découvert quelques années plus tôt. Très vite, ce pays va le fasciner. Par sa beauté et son immensité, certes; mais aussi et surtout par la vitalité avec laquelle il lui semble inventer une nouvelle forme de civilisation. Indiens, Portugais, descendants des conquérants, Noirs issus de l'esclavage, Italiens ou Allemands d'immigration récentes, l'écrivain autrichien s'enthousiasme de voir comment des citoyens de toutes races, de toutes confessions, loin de s'ancrer dans l'identitarisme, entreprennent ensemble de construire un pays neuf.

Mon avis:

Cette courte synthèse sur le Brésil, m'a plu. L'écriture est assez simple, quand il parle de l'histoire du pays, tout est compréhensible. Cependant, étant en Licence de Portugais, j'ai appris l'histoire du Brésil, et il y a dans ce livre des incohérences, des faits historiques enjolivées... De plus, les mots en portugais on été mal traduit, souvent remplacé par de l'espagnol et cela m'a dérangé. De plus, Stefan Zweig rapporte ici que les choses positive qu'il voit dans ce pays, mais le Brésil est beaucoup plus complexe que cela.

Ce qui m'a plu, ce sont également les "prédictions" que fait Sweig, car s'étant suicidé en 1942, le Brésil a beaucoup évoluer depuis. Il prédit notamment la disparition des favelas, chose qui n'a pas disparu, au contraire. Il fait une description des brésilien très flatteuse, je dirais même trop, car selon lui, tout le monde est gentil, il n'y a pas de violence... Je pense que ce documentaire est loin d'être objectif, mais il est tout de même intéressant pour les personnes désireuse d'en savoir plus sur le Brésil, sur son histoire et sur ce qui à fait sa force.

Citation:

  • Quand on décrit le présent du Brésil, c'est déjà, sans le savoir, du passé qu'on parle. C'est seulement en ayant déjà son avenir en vue qu'on lui donne son véritable sens.

Ma note: 6/10

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15 mai 2012

Elle s'appelait Sarah, de Tatiana de Rosnay

Titre: Elle s'appelait Sarahindex

Auteur: Tatiana de Rosnay

Année: 2006

Edition:Le livre de poche

Nombre de pages: 404

Quatrième de couverture:

Paris, juillet 1942: Sarah, une fillette de dix ans qui porte l'étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française, au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l'abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible.

Paris, mai 2002: Julia Jarmond, une journaliste américaine mariée à un Français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d'Hiv. Soixante ans après, son chemin va croiser celui de Sarah, et sa vie changer à jamais.

Elle s'appelait Sarah, c'est l'histoire de deux familles qui lie un terrible secret, c'est aussi l'évocation d'une des pages les plus sombres de l'Occupation.

Mon avis:

Ce livre m'a bouleversé. J'avoue que c'était dur de le lire, surtout après avoir vu le film La Rafle, car les mots n'étaient pas juste des mots, je n'avais pas besoin de faire travailler mon imagination pour me rendre compte de l'horreur des camps. Avec le film (durant lequel j'ai pleuré du début à la fin), les images me venaient toutes seules.

Le principe à deux voix est très agréable même si au début j'ai eu un peu de mal à passer de Sarah à Julia, car l'une était à la troisième personne et l'autre à la première. Mais l'histoire est magnifiquement bien raconté, l'horreur des camps, de tous ce que ces gens ont subis. Et j'ai aimé l'histoire qu'il y a autour, ce n'est pas seulement un roman historique, il y a un peu de fiction et j'ai particulièrement aimé.

J'ai d'ailleurs acheter le DVD mais je ne sais pas si je vais le lire. Dites moi ce que vous en avez pensé si vous l'avez vu. En tout cas, le livre je le conseil vraiment à tous, et surtout aux jeunes qui n'ont pas forcément connaissance de cette période de l'histoire.

Citations:

  • C'était une enfance heureuse et protégée. Pas d'éclats, pas de disputes. L'école en bas de la rue. Des fêtes de Thanksgiving paisibles. Des Noël chaleureux. De longs étés paresseux à Nahant. Des mois sans histoires faits de semaines tout autant sans histoires. La seule chose qui gâchait mon bonheur parfait, c'était mon professeur de cinquième, la platine Miss Sebold, qui me terrifiait en nous faisant la lecture du Coeur révélateur d'Edgar AllanPoe. Grâce à elle, durant des années, j'ai fait des cauchemars.
  • Personne n'avait voulu lui expliquer. Elle détestait qu'on la traite comme un bébé. Elle détestait qu'on baisse le ton quand elle entrait dans la pièce.

Ma note: 9/10

14 mai 2012

Quitter le monde, de Douglas Kennedy

Titre: Quitter le mondeimages

Auteur: Douglas Kennedy

Année: 2009

Edition: Pocket

Nombre de pages: 694

Quatrième de couverture:

"Je ne me marierai jamais et je n'aurai jamais d'enfants." Lorsqu'elle prononce cet arrêt, Jane a 13 ans. Le lendemain matin, son père aura fait sa valise. Hasard? Coïncidence? La culpabilité ne s'embarrasse pas de ces questions: toute sa vie, Jane s'en mordra les doigts.

De Harvard à Boston, des belles lettres aux manipulations boursières, tout ce qu'elle touche se dérobe, tout ce qu'elle aime lui échappe. Et lorsque, enfin, la vie lui fait un cadeau, c'est pour le lui reprendre aussitôt. Alors Jane n'a qu'une obsession: fuir, n'importe où, hors du monde. Mais à vouloir le quitter, c'est lui qui vous rattrape...

Mon avis:

C'est un merveilleux livre qui raconte la vie d'une femme, ses mésaventures, son courage. Malgré tous ces chagrins, elle a su à chaque fois rebondir. C'est tellement beau, tellement triste que j'en ai pleuré. En même temps, je pleurs très souvent lorsque les histoires sont tristes, et c'est que je ne m'attendais vraiment pas à ce qui s'est passé tout au long du livre, j'allais de surprise en surprise.

Ce livre nous donne une véritable leçon de courage. L'écriture de Douglas Kennedy est simplement merveilleuse, juste. Je n'ai jamais été déçu par aucun de ses livre, et j'ai d'ailleurs acheté tous ces romans.

Au final, c'est un livre que je conseil vivement.

Citations:

  • Les mots comptent. Les mots construisent et détruisent. Les mots restent. Et les miens avaient poussé mon père à s'en aller. Tout était ma faute.
  • Avec le recul, tout semble avoir passé en un éclair. C'est le genre de tour que le temps vous joue: au quotidien, il semble se traîner à un lenteur effarante, comme la distance qui sépare un lundi matin du week-end suivant...mais après coup on a le sentiment que la semaine a filé. Un claquement de doigts et, votre enfance déjà derrière vous, vous essayer de vous accommoder de l'adolescence. Un autre clac: vous voici étudiante, déguisée en adulte mais encore pleine de doutes.
  • Là se trouve l'avantage de ne pas avoir beaucoup d'argent, on apprend à mener une vie intéressante sans nourrir des besoins incessants. C'est seulement quand on commence à gagner beaucoup que l'on se retrouve convaincu de la nécessité de se procurer des choses auxquelles on ne pensait même pas auparavant, et une fois qu'on les a obtenues, on se met à convoiter ce que l'on a pas encore; une insatisfaction permanente s'ensuit, tandis que l'on se découvre prisonnier du désir d'acquérir toujours plus, de sacrifier à cette pulsion consumériste que l'on sait, dans les moments de lucidité, uniquement destinée à colmater les fissures de son existence. Et ensuite, on essaie de se raconter que cette avalanche de biens matériels finira par étouffer le doute et la mélancolie à l'oeuvre dans toute vie humaine.
  • "Je ne parle pas de pardon, avait-elle souligné, je parle d'abolir la haine, car au bout du compte vous comprendrez vous-même qu'elle vous détruit, qu'elle ne vous mène à rien, qu'elle ne résout rien, qu'elle ne sert à rien. Cela arrivera dans un avenir sans doute lointain, mais cela finira par arriver."

Ma note: 9/10

2 mai 2012

La délicatesse, de David Foenkinos

imagesTitre: La délicatesse

Auteur: David Foenkinos

Année: 2009

Édition: Folio

Nombre de pages: 210

Quatrième de couverture:

"François pensa: si elle commande un déca, je me lève et je m'en vais. C'est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n'est guère mieux. On sent qu'on va passer les dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire: chez les beaux-parent Finalment, il se dit qu'un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c'est sympathique. C'est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus? Mieux vaut esquiver les grands classiques: évitons la pomme ou l'orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d'abricot, c'est parfait. Si elle choisit ça, je l'épouse...

-Je vais prendre un jus... Un jus d'abricot, je crois, répondit Nathalie.

Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité."

Mon avis:

J'ai beaucoup aimé ce livre qui raconte l'histoire d'une femme qui tente de reconstruire sa vie après la mort tragique de son mari. Ils avaient tout pour être heureux, d'ailleurs il l'étaient. Ils avaient une vie fabuleuse, sans encombres, et tout d'un coup, tout s'arrête. Elle doit réapprendre à vivre seule, elle doit se reconstruire.

C'est un témoignage de force qui nous livre ici l'auteur. Je n'avais jamais lu de livre de David Foenkinos et j'ai beaucoup aimé. Une de mes amie m'a conseillé Le potentiel érotique de ma femme, un tout autre genre que je lirais très certainement.

C'est un livre que je conseille vraiment.

Citations:

  • Elle aimait rire, elle aimait lire. Deux occupations rarement simultanés puisqu'elle préférait les histoires tristes.
  • Elle n'avait jamais vraiment cessé d'être féminine, y compris dans les moments où elle voulais mourir.
  • On dit que l'on voit les plus beaux moments de sa vie défiler avant de mourir. Il paraît ainsi possible que l'on puisse voir les ravages et ratages du passé défiler au moment où le bonheur est là, devant nous, avec un sourire presque inquiétant.
  • A cause de la moquette, on n'entendait pas le bruit de ses talons aiguilles. La moquette, c'est le meurtre de la sensualité. Mais qui avait bien pu inventer la moquette?

Ma note: 8/10

5 avril 2012

J'ai failli te dire je t'aime, de Federico Moccia

Titre: J'ai failli te dire je t'aimeimages

Auteur: Federico Moccia

Année: 2007

Edition: Le livre de poche

Nombre de pages: 762

Quatrième de couverture:

Niki va bientôt passer son bac. Avec ses amies, elle est bien décidée à profiter de sa jeunesse et de sa liberté. Défilés de mode, concours de surf, fêtes, courses de voitures improvisées... Tous les moyens sont bons pour s'amuser à Rome, cet été-là.

Alex, lui, broie du noir. A trente-sept ans, ce publicitaire talentueux vient de se faire plaquer par sa fiancée! En plus, voilà que son patron le met en concurrence avec un jeune collègue ambitieux sur un nouvelle campagne publicitaire. Et tout cela ne serait rien si, ce matin-là, il n'avait pas croisé la route de Niki... Ou plutôt si tous les deux ne s'étaient pas rentrés dedans. C'est le coup de foudre réciproque. Juste un petit détail: elle a dix-sept ans. Vingt ans de moins qu'Alex... Une fois encore, Federico Moccia nous invite à un plongeon là où l'eau est la plus bleue. Pour notre plus grand plaisir.

Mon avis:

Attention, Coup de Cœur !

J’ai acheté ce livre il y a assez longtemps sans savoir qu’il était du même auteur que 3 mètres au-dessus du ciel, livre que j’ai complètement dévoré en une nuit. Ce n’est que lorsque j’ai commencé à lire J’ai failli te dire je t’aime que j’ai fait le rapprochement.

Mon Dieu, ce pavé de 762 pages est une pure merveille. J’ai complètement accroché. J’ai aimé, j’ai pleuré, je me suis énervée. J’ai, pendant une semaine, vécu avec les personnages. Ce livre m’a obsédé, ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé, et ça fait du bien.

L’histoire d’amour est magnifique, les personnages sont attachant, surtout Niki. La ville de Rome est un parfait paysage. Tout est parfait. Je suis si triste de l’avoir déjà fini. Mais je crois que j’ai maintenant trouvé mon auteur préféré. A voir par la suite…

Citations:

  • Nuit. Nuit enchantée. Nuit douloureuse. Nuit démente, magique et folle. Et puis encore nuit. Nuit qui semble ne jamais passer. Nuit qui au contraire parfois passe trop vite.
  • Rien à faire, quand quelque chose te manque, il faut remplir le vide. Même si, quand il s'agit d'amour, rien ne suffit vraiment.
  • Il n'y a rien de pire que de sentir que le travail devient ta seule raison de vivre.
  • Et tout en serrant plus fort son coussin elle pene que le vrai amour est peut-être celui dont s'aiment vraiment ses parents. Un amour simple, fait de journées ensemble, chacun avec ses propres occupations et ses propres hobbys. Un amour fait d'éclats de rire et de plaisanteries quand on rentre le soir, de petits déjeuners préparés le matin, d'enfants à élever, de projets qui restent à faire. Oui, mes parents s'aiment.
  • - Moi je t'aime, je t'aime depuis toujours et je t'aimerais toujours. Et même si j'ai eu peur quand on s'est mariés, maintenant, vingt ans plus tard, je peux le dire: je suis heureux d'avoir eu l'air d'un empoté quand j'ai demandé ta main à tes parents... "Je pourrais avoir la main de votre fille?" Tu te rappelles ce qu'a répondu ton père? "Et comment elle va faire, pour vous faire la cuisine?"
  • Parce que, parfois, des choses qui peuvent sembler bizarres, des impuretés, ne sont autres que des beautés différents, que nous ne savons pas accepter.
  • Moi j'aime l'amour. La beauté de l'amour. La liberté de l'amour. J'aime l'idée que rien n'est dû, que l'amour des autres, leur temps, leur attention sont des cadeaux qu'il faut mériter, et non pas auxquels on peut prétendre. Même si on n'est pas vraiment en couple. On est ensemble par choix, pas par devoir.

Ma note: 10/10

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4 avril 2012

Auprès de moi toujours, de Kazuo Ishiguro

images5Titre: Auprès de moi toujours

Auteur: Kazuo Ishiguro

Année: 2005

Edition: Folio

Nombre de pages: 441

Quatrième de couverture:

Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham dans les années qutre-vingt-dix; une école idyllique dans la campagne anglaise, où les enfants étaient élevés dans l'idée que leur bien-être personnel était essentiel à la société. Mais pour quelles raisons les avait-on réunis là? Des années plus tars, Kath tente de trouver un sens à leur passé commun. Avec Ruth et Tommy, elle prend conscience que leur enfance apparemment heureuse n'a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d'adultes.

Mon avis:

J’ai d’abord acheté ce livre car la couverture m’intriguait, et lorsque j’ai lu la quatrième de couverture j’ai beaucoup aimé. Alors je l’ai entreposé dans ma PAL et je l’ai un peu oublié. Puis un jour, j’ai décidé de me lancer. J’ai regardé des critiques qui disaient que c’était une histoire de science-fiction. Et là, je me suis dit : Oh mon Dieu ! Je n’aime pas spécialement ce genre littéraire mais après tout pourquoi ne pas essayer.

Alors je me suis lancée. Et je dois dire que j’ai beaucoup apprécié ce livre. C’est un moment de détente qui fait également réfléchir sur la vie. Certes, l’époque des clones qui ne sont créer que pour faire des dons n’est pas encore arrivée, mais pourquoi pas après tout. Qui sait, peut-être un jour !

J’ai beaucoup aimé le style de Kazuo Ishiguro. Kath, le personnage principal, revient sans cesse sur le passé et nous donne des détails qui nous permettent de comprendre le présent. Et comme j’aime les histoires d’amour, j’ai particulièrement aimé celle-ci. Elle était plutôt réaliste, malgré ce monde encore lointain pour nous.

Au final, un bon moment de détente. Je le conseil.

Si vous avez vu le film, dites-moi ce que vous en avez pensé. Peut-être que je l’achèterais.

Citations:

  • Les accompagnants ne sont pas des machines. On essaie de faire le maximum pour chaque donneur, et au bout du compte on s'use. On ne dispose pas d'une patience ni d'une énergie illimitées. Et, bien sûr, quand on en a l'occasion, on préfère s'occuper de ses pairs. C'est naturel. Jamais je n'aurais pu tenir tout ce temps si j'avais cessé de compatir aux souffrances de mes donneurs à chaque étape du processus.
  • Il savait qu'il était proche de l'issue, et il avait entrepris la chose suivante: il me poussait à lui faire ces descriptions afin qu'elles imprègnent son cerveau et que se brouille peut-être, pendant les nuits de veille, la lisière entre mes souvenirs et les siens, avec les drogues, la souffrance et l'épuisement.
  • en tout cas, même si nous nous étions beaucoup disputées pendant la journée, à l'heure du coucher Ruth et moi nous retrouvions toujours  assises côte à côte dur mon matelas, sirotant notre boisson chaude, échangeant nos sentiments les plus profonds sur notre nouvelle vie comme si rien ne s'était jamais interposé entre nous. Et ce qui rendait ces coeur-à-coeur possibles - on pourrait même dire ce qui rendait possible l'amitié tout entière, pendant cette période -, c'était l'assurance implicite que tout ce que nous nous racontions à ces moments-là devait être traité avec respect attentif: que nous honorerions les confidences, et même si nous nous querellions beaucoup, nous n'utiliserions l'une contre l'autre aucun élément de nos entretiens lors de ces séances.

Ma note: 8/10

27 mars 2012

Le chiendent, de Raymond Queneau

Titre: Le chiendentimages85

Auteur: Raymond Queneau

Année: 1933

Edition: Folio

Nombre de pages: 432

Quatrième de couverture:

Depuis qu'elle avait vu un homme écrasé, vers les cinq heures de l'après-midi, devant la gare du Nord, Mme Cloche était enchantée. Naturellement elle disait qu'elle n'avait jamais vu une chose plus horrible que ça; et il devait en être ainsi, car le pauvre Potice avait été soigneusement laminé par un autobus. Par une série de hasard soignesement préparés, elle se trouva assise, vers la même heure, en face du même endroit, à la terrasse d'un café qu'une bienheureuse coïncidence avait justement placé là. Elle commanda-t-une camomille, et patiemment, attendit que la chose se renouvelât.

Mon avis:

J'ai dû lire ce livre pour un cours de fac. Oui, encore. Et toujours pour le même prof. Enfin bref, toujours le même apriori pour les livres obligatoires. Sauf que cette fois-ci, j'ai vraiment été déçu par ce livre. Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur (honte à moi!), ni de ce livre.

Le seul point positif que j'ai trouvé, est que cette histoire aurait pu être intéressante si elle avait été écrite d'une autre façon. C'est l'histoire des personnes qui vivent dans la banlieue parisienne et qui, à force de commérages, inventent des histoires à partir de faits qu'ils ont vu.

Les points négatifs, c'est qu'il y a vraiment beaucoup trop de personnages, donc beaucoup de confusions, et je trouve qu'il y a un mélange abusif entre le langage soutenu, l'argot et l'expression orale. J'ai vraiment eu du mal à m'y faire. J'ai donc mis beaucoup de temps à le lire et je ne passais pas de bons moments, c'était limite une punition. Un cauchemar.

Mais pour ne pas rester sur cette mauvaise impression, je vais quand même essayer de lire d'autres livres du même auteur. Donc si vous avez lu un livre de Raymond Queneau qui vous a plu, dite le moi en commentaire. Je suis preneuse :)

Citations:

  • La silhouette, elle, arriva à Obonne. La femme avait préparé le bouffer; elle aussi travaillait dans un bureau. Le sous-chef la bloquait tout le temps dans les petits coins et le chef faisait de même. A peine sortie de leurs mains, elle passait à celles du métro.
  • Ces Messieux, emphatiques comme des titres de noblesse, remplaçaient les gifles qu'on n'osait distribuer, craintes qu'on ne les rendît.
  • En dehors des plaisirs solitaires qui absorbaient une partie considérable de ses loisirs, il n'aimait pas grand-chose, ne collectionnait rien et lisait peu.
  • Le chien du notaire est un caniche blanc, répondant au nom de Jupiter. L'intelligence de Jupiter est grande; si son maître avait eu le temps, il lui aurait appris l'arithmétique, peut-être même les éléments de la logique formelle, sophisme compris. Mais ses occupations l'ont obligé à négliger l'instruction de Jupiter qui ne sait qui dire ouah ouah de temps à autre et s'asseoir sur le derrière pour obtenir un bout de sucre. Cependant, si l'on peut douter de l'étendue de ses connaissances, on ne peut qu'admirer le soin qu'il prend de sa personne. Car pour le chic, il ne se refuse rien. Tondu à la lion, il fait la belle patte dans un rayon de quinze mètres autour de la maison notarial. Plus loin, d'énormes bêtes, jalouses de son élégance, le menacent de leurs crocs vulgaires et mal élevés.
  • Elle imagina ce qui pourrait lui arriver: un vagabond qui la violerait, un voleur qui la tuerait, un chien qui la mordrait, un taureau qui l'écraserait; deux vagabonds qui la violeraient, trois voleurs qui la tueraient, quatre chiens qui la mordraient, cinq taureaux qui l'écraseraient; sept vagabonds qui la mordraient, huit voleurs qui l'écraseraient, neuf chiens qui la tueraient, dix taureaux qui la violeraient. Une grosse chenille qui lui tomberait dans le coup; une chauve-souris qui dans l'oreille lui crierait ouh! ouh!; un oiseau de nuit qui lui crèverait les yeux et les enlèverait des trous. Un cadavre au milieu du chemin; un fantôme lui prenant la main; un squelette mangeant un morceau de pain.
  • Les mots aussi sont des objets fabriqués. On peut les envisager indépendamment de leur sens.

Ma note: 3/10

 

21 mars 2012

Les années, de Annie Ernaux

imagesTitre: Les années

Auteur: Annie Ernaux

Année: 2008

Edition: Folio

Nombre de pages: 254

Quatrième de couverture:

"La photo en noir et blanc d'une petite fille en maillot de bain foncé, sur une plage de galets. En fond, des falaises. Elle est assise sur un rocher plat, ses jambes robustes étendues bien droites devant elle, les bras en appui sur le rocher, les yeux fermés, la tête légèrement penchée, souriant. Une épaisse natte brune ramenée par-devant, l'autre laissée dans le dos. Tout révèle le désir de poser comme les stars dans Cinémonde ou la publicité d'Ambre Solaire, d'échapper à son corps humiliant et sans importance de petite fille. Au dos: août 1949, Sotteville-sur-Mer."

Au travers de photos et de souvenirs laissés par les évènements, les mots et les choses, Annie Ernaux nous fait ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.

Mon avis:

Ce livre est un trésor.

Je vous explique. J'ai dû lire ce livre pour un cours à la fac, et généralement je n'aime pas les livres que l'on m'impose. Question de principe. Mais celui-ci m'a agréablement surpris.

Annie Ernaux nous raconte une histoire (légèrement autobiographique) à travers de photos. On découvre différentes époques de sa vie qui coïncident toutes avec une époque de la France et du monde. Et c'est justement cette mise en parallèle d'une vie plutôt commune avec l'Histoire avec un grand H, qui m'a plu. Et comme je ne suis pas de la même génération qu'elle, j'ai pu apprendre beaucoup de chose.

Cet aspect chronologique met très bien en relief tous les changements qu'il y a eu dans le monde, dans la société française et ses mentalités. Et tout cela en très peu de temps. Grâce à ce livre, à cette histoire et à Annie Ernaux, j'ai vraiment pu m'apercevoir des bouleversements qu'il y a eu ces cinquante dernières années, et de la chance (?) que l'on a de vivre dans la société actuelle.

Citations:

  • "Une future mère tricote de la layette en avalant régulièrement de la thalidomide, un rang, un cachet. Une amie horrifiée lui dit, tu ne sais donc pas que ton bébé risque de naître sans bras, et elle répond, oui je sais bien mais je ne sais pas tricoter les manches."
  • "L'avenir est trop immense pour qu'elle l'imagine, il arrivera, c'est tout."
  • "Son corps est jeune et sa pensée vieille."
  • "Le plus défendu, ce qu'on n'avait jamais cru possible, la pilule contraceptive, était autorisé par une loi. On n'osait pas la réclamer au médecin, qui ne la proposait pas, surtout quand on était pas mariée. C'était une démarche impudique. On sentait bien qu'avec la pilule la vie serait bouleversée, tellement libre de son corps que c'en était effrayant. Aussi libre qu'un homme."
  • Pour tous la télé était la mise à disposition immédiate et peu coûteuse de la distraction, pour les épouses la tranquillité de garder leur mari à côté d'elles devant Sport Dimanche."
  • "Il valait mieux vivre sans rien attendre sous la gauche que s'énerver continuellement sous la droite."

Ma note: 8,5/10

 

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